Après nomade à Paris, me voici pour quelques jours encore, nomade au Maroc. Le pied!
J'avoue, j'ai hésité avant de poster à ce sujet : peur de ce que les autres penseront, des jugements éventuels. Je vous épargne la liste de tout ce qui m'est passé par la tête, ça va vous saoûler et moi aussi.
Je reviendrai tout bientôt vous raconter ce qui m'a amenée au Maroc en novembre : un nouveau séjour génial dans le désert. Que j'ai décidé de prolonger par une semaine à Ouarzazate, pour continuer à écrire et à travailler dans le calme. Adepte du moofing, pourquoi pas le vivre à l'étranger quand l'occasion se présente; au lieu de le vivre à Paris, dans le bruit et la pollution? J'avoue que le fait de ne pas encore avoir ma maison pour le moment m'a aidée à passer le cap de la culpabilité : payer une location à Paris ou rester une semaine de plus ici, le choix était assez facile à faire!
Alors pourquoi je poste quand même à ce sujet? Parce que j'ai décidé d'assumer mes choix et mon mode de vie : je suis une nomade, c'est mon fonctionnement profond, celui qui contribue à mon équilibre. Pourquoi en aurais-je honte? J'ai beaucoup travaillé sur moi, beaucoup travaillé tout court pour en arriver à vivre de plus en plus en fonction de mes envies et de qui je suis vraiment; alors pourquoi le planquer!?
Aujourd'hui, j'ai compris que ces moments de retraite, hors de mes repères habituels, "ailleurs", étaient nécessaires à mon équilibre. Avant, je culpabilisais, me disant qu'en fait, je fuyais mon quotidien et mes responsabilités; que j'étais immature; que je vivais "hors du temps", "hors des réalités", et que je finirais par le payer cher.
En vendant mon appartement "de mon ancienne vie", devenu trop grand et trop cher pour moi, je percute que j'ai aussi mis en place les conditions pour me permettre de vivre ce mode de fonctionnement sereinement. Je n'ai plus besoin que d'une petite maison aujourd'hui, un point d'ancrage qui ne soit plus une charge, duquel je pourrai rayonner comme j'ai envie; en embarquant simplement ordinateur et cahier dans mon sac à dos.
J'ai aussi enfin admis, que ces moments étaient nécessaires à mon travail et à mon évolution personnelle. Partir me permet encore plus de prendre du recul, de me poser. Alors, mes différentes compréhensions et expériences se décantent et petit à petit, le fil conducteur entre tous ces éléments se dessine. Les pièces de puzzle s'assemblent, presque sans forcer.
Et je m'enrichis aussi de ces différents moments loin de mes référentiels habituels. Je dépasse des peurs et des blocages sans même m'en rendre compte. Cette fois-ci par exemple, je suis ravie et très fière de me rendre compte que je suis ici (presque) comme un poisson dans l'eau. Taxi collectif pour me déplacer, boulot en terrasse de chez Das Habous en plein centre même si je suis la seule femme attablée, ballade en voiture : ma ken mouchkil!
Bon, cette fois-ci, j'avais en plus prévu une petite virée en bus à Marrackech. Mais de retour du désert, je n'avais plus trop envie de crapahuter et puis j'ai eu peur de rester coincée au col de Tichka, et de ne pas pouvoir rentrer de Marrakech. Et de fait, depuis dimanche, il neige sur les sommets de l'Atlas. Bien contente de m'être écoutée!
Photos Thalie